Procès Chebeya : les parties civiles décidées à faire éclater la vérité

Publié le par jpkasusula

(Le Potentiel 02/07/2011)  

Réagissant au verdict rendu sur l’assassinat de Floribert Chebeya, Me Richard Bondo de la partie civile a déclaré que la Cour militaire a essayé de s’ériger en avocat spontané du général John Numbi.

L’arrêt rendu le 23 juin 2011 par la Cour militaire de Kinshasa/Gombe suscite encore de vives réactions, aussi bien du côté des parties civiles que des avocats de la défense. Pour preuve, le point de presse tenu par les organisations congolaises des droits de l’Homme, en collaboration avec l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits, au Centre Carter.

Parmi les animateurs les plus virulents, il y a eu Me Richard Bondo Tshimbombo. Au cours de cette rencontre, en effet, cet avocat de la partie civile dans l’affaire Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi a déclaré à la presse : « La Cour militaire a essayé de s’ériger en avocat spontané de John Numbi. Et nous disons ! ». Selon lui donc, maintenant que toutes les parties sont au degré d’appel, l’instruction reprendra à zéro. Pour cela, il a évoqué le Code de conduite de l’application des lois de l’Organisation des Nations unies. Et il a fini par marteler : « Le degré de responsabilité nous dicte le devoir de faire éclater la vérité sur le double assassinat ». Il veut que leurs clients soient aussi déterminés pour que la Haute Cour militaire puisse rendre un arrêt juste.

Concernant la décision de la Cour militaire de Kinshasa/Gombe, il a estimé que cet arrêt est acceptable. Et il en donne la raison : « Parce que l’infraction que j’ai moi-même plaidée a été retenue. C’est-à-dire l’assassinat ». Malgré cela, Me Richard Bondo souligne que la Cour aurait dû établir que Chebeya était accompagné d’un témoin gênant, et on l’a aussi assassiné. Quand même, l’avocat de la partie civile a reconnu que ce verdict est une avancée, parce que ceux qui ont tué Chebeya et Bazana n’étaient pas à leur premier coup ; et ils n’avaient aucune considération à l’égard de l’être humain. Et il a ajouté : « Ceux de leur ethnie qui sont tapis dans l’ombre sont en difficulté d’aller rendre visite à Mukalay. Et maintenant, il faut réfléchir dix fois avant d’assassiner ». Me Richard Bondo a aussi souligné que désormais, ces hommes ne pourront plus obéir comme des moutons aux ordres illégaux. Et il a fini par émettre ce vœu : « Nous espérons qu’il y aura moins d’agressions envers les défenseurs des droits humains ».

L’avocat de la partie civile a aussi fait remarquer que par la destitution des policiers impliqués dans cette affaire, ceci revient à dire que ceux qui restent ne pourront plus poser un quelconque acte attentatoire aux droits humains. Il a fini par déclarer que le fait de condamner le colonel Daniel Mukalay, un homme puissant, est une leçon. Et devant la Haute Cour militaire, il y a la possibilité de faire comparaître le général John Numbi.




Par Donatien Ngandu Mupompa

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Publié dans Politique

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