Cloisonnant le titulaire d'un compte bancaire : Les « Shekula » ratent leur coup à Procredit Bank

Publié le par jpkasusula

Les « Shekula » - ces spécialistes de faux documents et de faux titres de paiement, patentés contrefacteurs viennent de rater leur coup à Kinshasa. Cela, grâce au système de sécurisation des comptes bancaires mis en oeuvre par les responsables de Procredit Bank RDC, et qui a bien fonctionné. Ce système permet de verrouiller les demandes suspectes et irrégulières de retrait des fonds, en recourant au titulaire de compte pour le contrôle des opérations envisagées en son nom. 

Mis mercredi dernier aux arrêts, le jour de leur dernière tentative, Mandiangu, le membre de la bande des Shekula, a prétendu qu'il a été utilisé par ses amis, juste pour retirer pour eux de devises sur deux chèques. Il devait donc s'attendre au finish, à toucher quelques frais de commissions. Rien de plus.

Pourtant, ce jour-là, il était élégamment vêtu pour la circonstance : costume sombre avec cravate, chaussures bien cirées et légèrement parfumé, pour laisser bonne impression auprès des caissières et d'autres agents de la banque. Dehors, au parking de cet établissement bancaire, un de ses complices qui l'attendait à bord d'une jeep Mercedes Benz type ML de couleur bleue de nuit, savourait quelques derniers tubes de la musique congolaise moderne.

Probablement qu'une sortie de rêve était programmée dans la soirée, dans un des clubs dancing très select de la ville .avec des copains, pour fêter l'événement.

Le piège

Mais voici comment les Shekula ont récolté cet échec cuisant à Procredit Bank. Retour sur la journée de mercredi dernier.

Le 22 juin 2011, vers 9 heures du matin, un homme d'affaires trimballant une mallette griffée en cuir tanné, entre innocemment à l'agence de Procredit Bank de la Combe. Il chemine droit vers le guichet de retrait des devises' et glisse à l'agent au fonctionnaire, deux chèques dont le premier d'un montant de 5.900 dollars et le second d'un import de 3.800 dollars.

Pendant qu'il attendait les vérifications d'usage, au niveau des services de contrôle,' les préposés ont alors vite téléphoné au titulaire du compte pour s'enquérir de l'authenticité des documents et de sa volonté d'opérer des retraits en devises d'une telle hauteur.

«Non répond éberluée Mme Sulu, gérante de la Clinique de Nganda, fille du président directeur général Dr Sulu. La jeune dame n'a pas reconnu avoir émis d'eux chèques, ni entrepris de décaisser de tels montants en un jour.» Une telle opération,, a-t-elle martelé, ne pouvait être que l'oeuvre des malfaiteurs. Et elle a exigé que ne soit pas effectué ce retrait suspect de fonds.

Sur le champ, la banque a saisi le Bataillon de la police d'investigations criminelles 'et le parquet de grande instance de la Combe qui ont dépêché leurs agents. Malheureusement, quand la jeep de la police a débarqué en catastrophe au parking de la banque des éléments en civil, le complice de Mandiangu qui savourait de la musique dans sa Mercedes ML, a aussitôt téléphoné. « Ca a bardé! Sauve-toi!»

Pris au dépourvu, Mandiangu va tenter de sortir en catastrophe, au moment où les policiers faisaient leur entrée dans le bureau où il était installé. Peine perdue. Aussitôt désigné, aussitôt appréhendé avec comme pièces à conviction, les deux faux chèques. Il est conduit sous bonne escorte à l'état-major du bataillon de la police d'investigations criminelles où le commandant titulaire intérimaire a confié le dossier à un de ses limiers avec des instructions précises. Ce dernier devait non 'seulement, approfondir l'enquête, mais aussi reconstituer les autres coups' et identifier; et traquer les autres membres de la bande.

Un coup prémédité

A Procredit Bank, pour un retrait de plus de 1.000 dollars, les services de la banque téléphonent directement au client pour vérifier l'authenticité de chèque et la valeur exacte des montants sollicités.

Pour garantir toutes les chances à leur coup, les Shekula ont tôt fait de se renseigner sur les formalités de retrait des fonds. C'est ainsi qu'ils ont commencé par cloisonner leur victime. Auparavant, ces malfaiteurs ont envoyé une fausse lettre, sous la fausse signature de Mme Sulu, signalant à une société de télécommunications, le vol de son téléphone cellulaire. En conséquence, ils sollicitaient le bouchage de l'ancien numéro d'appel et l'acquisition d'un nouveau. Ainsi si la banque tentait d'appeler sa cliente, les communications ne passaient pas.

Malheureusement pour eux, Mme Sulu disposait de deux numéros d'appel de deux réseaux de communication différents. Comme le premier numéro ne répondait pas, les services de contrôle de la banque ont recouru au second numéro d'appel à partir duquel ils ont été mis en contact avec la cliente.

D'où la surprise exprimée par cette dernière qui ignorait tout de  l'opération entreprise par les Shekula à son insu. « Il faut les arrêter ! Ce sont des voleurs ! Je ne reconnais pas avoir émis deux chèques ! ».

Dans ses archives, le Bataillon de la police d'investigations criminelles s'est rappelé que Mandiangu est un récidiviste. Maintes fois arrêté au niveau de cette unité de la police, il était poursuivi pour la vente de faux produits et autres fausses substances précieuses, la contrefaçon des billets de banque et de faux chèques. Il opère souvent avec' un certain Borel, lui aussi un client des services d'enquête de la police. C'est ce dernier qui s'impatientait dans sa jeep Mercedes Benz ML de couleur bleue et qui avait disparu du parking pour une destination inconnue. Décidés à reconstituer le palmarès criminel de Shekula, les limiers sont sur les traces des autres membres de cette redoutable bande des malfaiteurs qui a causé tant de dégâts dans les comptes de nombreux clients des banques commerciales de la place. Affaire à suivre!

                                                                                                               J.R.T.

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