BILL RICHARDSON, LE TOMBEUR DE MOBUTU, AURAIT DEJA LACHE SA BOMBE - Dix ans de pouvoir suffisent !

Publié le par jpkasusula

Vital Kamerhe qui s’est entretenu avec lui dans sa résidence, doit avoir reçu des assurances quant à sa candidature à la présidentielle. Son nom est resté gravé dans les annales de l’histoire politique de la République démocratique du Congo comme l’homme qui aura poussé le maréchal malade et qui n’avait plus le contrôle du pays dont une large portion

était déjà occupée par les rebelles conduits par Laurent-Désiré Kabila à quitter la capitale avant qu’il ne Soit trop tard pour lui.
Invité par un organisme sud africain basé à Kinshasa en marge des élections présidentielles devant se dérouler vers la fin du mois de novembre sur l’ensemble du territoire, il n’aurait pas hésité à lâcher, face aux candidats qui se trouvaient en face de lui, que gérer un pays de la taille du Congo perdant une décennie suffit amplement. Il appartient donc à celui qui tenait les rênes du pouvoir de s’en aller, pour ouvrir la voie à l’alternance.
Les ex-Zaïrois se rappellent bien de Bill Richardson. Ambassadeur aux Nations unies pendant le mandat de Bill Clinton à la tête des Etats-Unis d’Amérique, il fut mandaté à Kinshasa pour rencontrer Mobutu Sese Seko et lui dire de partir avant que les rebelles de l’AFDL ne s’emparent de la capitale. Malade et appelé constamment à se déplacer en France pour des soins médicaux, le maréchal avait perdu le contrôle d’une bonne partie de provinces. Soutenus par quelques pays voisins bien connus, et naturellement par les multinationales, les rebelles avançaient inexorablement vers la ville de Kinshasa qu’ils atteindront après sept mois d’épopées militaires. Dans la capitale, la tension était à son comble. L’ouverture démocratique prônée par le président de l’époque avait poussé des forces politiques à se soulever contre celui qui aura régné à la tête du pays pendant plus de trois décennies.

Amer et nerveux
Dans un ouvrage sulfureux publié en France au lendemain de la chute de son patron et du régime qu’il incarnait; l’ancien conseiller spécial en matière de sécurité raconte en détail l’ambiance qui régna lors de l’audience accordée par Mobutu en sa résidence du camp Tshatshi à la délégation conduite par l’ambassadeur Bill Richardson. L’on apprend ainsi qu’après avoir fait rire, comme à son habitude, ses alliés américains, par des blagues qu’il s’amusait à raconter, Mobutu se mit à suivre l’implacable message lui envoyé par Bill Clinton. Le diplomate américain d’origine mexicaine lui dira, sans ambage, que les Etats-Unis lui étaient reconnaissants pour de nombreux services leur rendus par lui depuis 1960, date de l’accession du pays à l’indépendance. Peu après, ce sera l’estocade:
Mobutu doit partir avant que les rebelles n’entrent à Kinshasa. Dans le cas contraire, son cadavre sera traîné dans les rues de la capitale, comme un chien. Ce message, poursuit l’auteur de l’ouvrage, laissa Mobutu amer et nerveux. Mais, tout était dit et clairement: les Américains n’étaient plus avec lui. Il l’avait compris. Voilà pourquoi il quitta Kinshasa un jour après.

Tête-à-tête fructueux entre Kamerhe et Richardson
Il semble que ce soit le même message que le diplomate américain soit venu livrer aux dirigeants actuels. Pour lui, gérer un pays pendant dix ans suffit amplement. Il appartient dès lors à celui qui était au sommet de partir pour permettre l’alternance. L’on apprend aussi qu’informé sûrement au préalable par son entourage, Joseph Kabila qui se représente à son poste, aurait refusé de le recevoir. C’est le vice Premier ministre en charge de l’Intérieur et sécurité qui se serait chargé de lui accorder une audience. Dans la ‘journée de dimanche, Richardson s’est entretenu avec les candidats à l’élection présidentielle, excepté Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi. A en croire des nouvelles diffusées par quelques chaînes de radio locales, les challengers du chef de l’Etat sortant ont exigé qu’avant la tenue des élections, ministres, gouverneurs et autres mandataires qui briguent des sièges dans la prochaine Assemblée nationale de démissionner de leurs fonctions. Dans le cas contraire, ils risquent de se trouver en position de juge et partie.
Le lundi 31 octobre, c’était le tour de Vital Kamerhe, candidat n°5 à la présidentielle de novembre, de s’entretenir avec l’Américain. Rien n’a filtré de leurs entretiens qui se sont déroulés à huis clos. Quoi qu’il en soit, les deux hommes n’ont pas manqué d’insister sur le caractère transparent, libre et démocratique des prochains scrutins. Et les observateurs de se dire que la présence de ce haut diplomate sur le sol congolais ne manquerait’ pas d’avoir de sérieuses influences sur le processus électoral en cours. Surtout de favoriser le changement auquel tout le monde s’attend.
                                                                                                 Roger Makangila

Publié dans Politique

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