Elections 2011 : J.P. Bemba hors course

Publié le par jpkasusula

(Le Potentiel 15/07/2011)  

L’espoir d’une candidature de Jean-Pierre Bemba Gombo à la présidentielle 2011 est en train de fondre comme neige au soleil. Des nouvelles en provenance de La Haye ne jouent pas en sa faveur. Le procès a été suspendu pour raison de vacances des juges et pourrait reprendre le 22 août prochain. Théoriquement, le chairman du MLC serait hors course.

Les partisans de Jean-Pierre Bemba Gombo, chairman du Mouvement de libération du Congo (MLC) en détention depuis trois ans à la Cour pénale internationale, doivent encore prendre leur mal en patience sur une possible candidature de leur leader à la présidentielle 2011. En effet, la succession des événements sur terrain, aussi bien en République démocratique du Congo qu’à La Haye aux Pays-Bas, ne semble plus jouer en sa faveur.

Premier tableau. A La Haye, la Cour pénale internationale a décidé de suspendre jusqu’au 22 août le procès Jean-Pierre Bemba pour raison de vacances judiciaires. Est-ce que le tribunal international aura prononcé son jugement à temps de manière à permettre à ce dernier, si jamais il était acquitté, de rattraper le timing de la CENI ? Difficile de répondre par l’affirmative pour l’instant.

En attendant, il nous revient que c’est ce mercredi 15 août 2011 que prennent définitivement fin les opérations de révision du fichier électoral, la ville de Kinshasa étant la dernière à bénéficier de la prolongation de l’opération. De ce point de vue, Jean-Pierre Bemba n’aura pas rempli son obligation civique par laquelle il aurait été en droit d’être électeur et éligible.

Deuxième tableau. Le prévenu Jean-Pierre Bemba, au demeurant sénateur, jouirait encore d’une certaine marge de manœuvres. La CPI pourrait l’acquitter avant la clôture du délai le dépôt des candidatures. Ce qui lui offrirait la possibilité de s’enrôler au moment de la transmission de sa candidature à la CENI.

Là encore, ses chances seraient minces. D’autant qu’il est difficile d’estimer le temps que prendrait l’audition du 26ème témoin de l’accusation, et peut-être d’autres encore. Prenant en compte la complexité des procédures à La Haye, des pessimistes redoutent l’élasticité du prononcé de la CPI. Il s’ensuit qu’une candidature de Jean-Pierre Bemba à la course électorale 2011 dans ces conditions serait d’une véritable gageure. Pour ne pas dire que cela relèverait de l’utopie.

Craindre l’éclatement du MLC

En est-on conscient dans les rangs du MLC ? Pas évident, à la lumière de la crise qui continue à secouer cette formation politique. Les fidèles du chairman garderaient encore espoir. Mais, un espoir étriqué.

Il faut donc craindre le pire. C’est-à-dire l’éclatement du MLC. Bemba empêché, le parti aura tout l’air d’un navire non seulement sans gouvernail et mais surtout à la dérive. Depuis un temps, tous ceux qui, au sein du MLC, ont prôné la restructuration du parti, prenant en compte l’indisponibilité de Bemba, ont été, par divers stratagèmes, obligé de quitter la barque MLC. Le cas François Muamba en est une illustration éloquente.

Décidément, un tsunami de forte amplitude se rapproche de la grande famille MLC. Sa survie dépend de la manière dont elle va ressouder ses rangs. L’ombre de Bemba, qui hante toujours cette famille politique, risque de faire ombrage à toute tentative de recadrage de la marche du parti. A défaut de s’affranchir de la forte présence de Bemba, le MLC risque de se vider de ses membres les plus influents.

Etienne Tshisekedi ce vendredi à La Haye

Au moment nous mettons sous presse la présente édition, il nous revient des sources bien informées que le leader de l’UDPS, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, fera le déplacement de La Haye (Pays-Bas) aux fins d’y rencontrer le chairman du MLC Jean-Pierre Bemba. Visite de consolation et de réconfort ou perspectives d’une éventuelle alliance en prévision de la présidentielle de novembre 2011 ? Rien n’a encore été avancé sur les raisons politiques de cette rencontre qui intervient à un moment très crucial du processus électoral en RDC.

Encadré :

Jean-Pierre Bemba Gombo a été transféré à La Haye le 3 juillet 2008 sur pied d’un mandat d’arrêt délivré le 28 mai 2008 sous scellés par la chambre préliminaire 1 de la CPI. Ce sont les autorités belges qui avaient exécuté ledit mandat. C’est en 2004 que le gouvernement centrafricain a saisi la CPI.

Le président national du MLC est poursuivi entre autres pour crimes contre l’humanité (meurtres et viols) et crimes de guerre (meurtres, viols et pillages) prétendus commis sur le territoire centrafricain au cours de la période comprise entre 26 octobre 2002 et 15 mars 2003 par les troupes du MLC envoyées en renfort au président centrafricain de l’époque Ange-Félix Patassé dont le régime était menacé par la rébellion dirigée par l’actuel président François Bozizé. Par sa décision datée du 15 juin 2009, la chambre préliminaire 2 de la CPI a retenu à l’encontre de Jean-Pierre Bemba sa responsabilité pour avoir agi en qualité de supérieur hiérarchique du MLC aux termes de l’article 28-a du Statut de Rome.

 

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