Des rumeurs font état du retour de Vital Kamerhe dans la famille politique du Chef de l’État...

Publié le par jpkasusula


Le Secrétaire général de la Majorité présidentielle, Louis Léonce Koyagialo Gbase Te Geremgbo. LE SOFT NUMÉRIQUE-DE PAULIN.

Koyagialo souhaite le retour de Vital Kamerhe

MISE EN LIGNE LE 24 JUIN 2011 | LE SOFT INTERNATIONAL N° 1109 DATÉ 24 JUIN 2011.
Secrétaire Général de la Majorité Présidentielle faisant fonction, Louis-Léonce Koyagialo Ngbase Te Gerengbo a bien accepté jeudi 23 juin de répondre à des questions à bout portant du Soft International. Notamment à celle faisant état des rumeurs sur le retour de Vital Kamerhe dans la famille politique du Chef de l’État...

«Il est le bienvenu. Il a tout intérêt à ne pas brûler ce qu’il a adoré hier. Il a écrit un livre laudatif pour Joseph Kabila. Je crois qu’il doit être cohérent avec ce qu’il a écrit sinon les Congolais risquent de ne pas croire en lui».

«Vital est un homme très intelligent, très dynamique, très habile», poursuit l’homme qui venait de rencontrer le Chef de l’État en tête-tête tout récemment à Kingakati. A lire sans modération.

Excellence Monsieur le Secrétaire Exécutif... Au fait, comment vous appeler?
Secrétaire Exécutif? Ce fut du temps de l’Alliance de la Majorité Présidentielle AMP. Maintenant, je fais fonction de Secrétaire général de la Majorité Présidentielle MP en attendant la désignation du titulaire par l’Autorité Morale. Je crois que c’est pour bientôt.

En attendant la désignation du titulaire ou en attendant l’existence de la Majorité! On la dit en hibernation, elle est mort-née...
La Majorité existe, ses composantes sont là: les composantes physiques - partis politiques, personnalités politiques, associations qui se réclament de l’Autorité Morale en l’occurrence Joseph Kabila Kabange. Ce sont les structures qui ne sont pas encore mises en place. En réalité, les structures existent, il faut en désigner les animateurs. Je vous confirme que c’est pour bientôt.

Vous avez souvent dit «c’est pour bientôt». Cela ne risque-t-il pas d’apparaître long, depuis?
Cela n’ira pas jusqu’au 28 novembre!

Ne voyez-vous pas les Partis politiques, les Personnalités politiques, les Associations désemparés face au vide?
Il y a attente mais pas vide. Attente légitime. Nous avons signé officiellement la Charte le 5 avril. C’est vrai que le temps tient les gens en suspens. Un peu de patience. Je crois que dans quelques jours, les Congolais connaîtront ceux qui vont animer les structures de la Majorité Présidentielle.

Êtes-vous informé? Dans une vie politique normale, ouverte, on peut faire des supputations...
Avec la transparence qu’on lui connaît, on sait que le Président de la République ne travaille pas seul. On travaille avec lui, on met les idées ensemble. Mais c’est lui qui est le chimiste de la solution.

Il y aurait eu une réunion récemment à Kingakati...
Ce ne fut pas une réunion, à proprement parler. On a échangé. Moi, j’ai échangé avec lui.

Avec le Président de la République?
Oui.

Etiez-vous là avec d’autres membres de la Majorité?
Non, il n’y en avait pas d’autres. J’étais seul.

Vous avez rencontré le Chef de l’État à Kingakati sur cette question?
Oui. Il était question pour moi de préparer la remise-reprise. Voilà!

Est-elle prête cette remise-reprise?
Je suis prêt à tout moment. Je le savais depuis le 5 avril.

Mais, dans l’intervalle, l’opposition s’organise! Ne vous fait-elle pas peur?
Je ne sais pas! Je crois que chacun fait son lit comme il l’entend. Nous faisons aussi le nôtre comme nous l’entendons. Je pense qu’il ne faut pas se précipiter. Il faut prendre la longueur de temps pour mieux ajuster le tir. Parce que si on y va dans la précipitation, on risque d’oublier certains détails, d’en banaliser certains alors qu’ils seraient importants. C’est ce que l’Autorité Morale de la Majorité Présidentielle est en train de faire et je crois que c’est une attitude de sagesse. Je me rappelle une parole de sagesse qu’il avait adressée un jour aux Députés provinciaux du Maniema: lui, il se trouve comme quelqu’un qui est au-dessus d’une colline; il voit non seulement autour de lui mais aussi plus loin. C’est dire qu’il a des informations que nous ne pouvons pas toujours avoir...

Ni précipitation, ni atermoiement!
Atermoiement, non! Je pense que nous ne sommes pas encore vraiment au point où il faut dire que nous sommes en retard. L’essentiel à ce jour a été fait. Nous avons mis la structure que nous considérons comme la structure adaptée à la situation. Le facteur humain est important dans toute organisation humaine. On va y mettre des hommes. A ce stade de la désignation, il ne faut pas faillir. Nous sommes en politique qui est quand même une forme de guerre. Il faut faire attention à ne pas mettre des gens qui risquent de vous amener à la catastrophe. Bref, il faut prendre le temps de la réflexion.

Vous parlez des hommes. La Majorité en dispose-t-elle encore?
La Majorité a des hommes. Dans ce que nous faisons, on ne gère pas l’intérieur des hommes, on gère leurs comportements extérieurs. L’intérieur appartient au confessionnal. On dit que les comportements extérieurs sont ce qui importe en politique. Or, il se fait que là aussi, l’extérieur, les gestes, les faits, les paroles, les mots, etc., souvent traduisent l’intérieur mais il faut prendre beaucoup de temps. Le Président de la République a l’art de la patience. Il prend beaucoup de temps pour s’assurer que réellement, il y a concordance entre les faits, les gestes, les mots et ce que pensent ceux qui doivent demain l’accompagner dans cette entreprise de conquête du pouvoir en 2011.

Vous émettez là un doute sur la loyauté des membres de la Majorité!
Un doute tout à fait légitime. On ne peut pas dire qu’on est sûr de tout le monde. Mais on ne peut pas dire non plus que tout le monde inspire le doute. Il faut que le risque que l’on prend ne devienne pas un sinistre. Je trouve cette démarche du Président de la République tout à fait rationnelle: prendre le temps pour observer, donner le temps au temps suffisamment pour décider au moment opportun.

Le doute n’est-il pas réciproque? Au sortir de la signature de la Charte, il est question qu’aucune nomination n’interviendrait sans concertation préalable! Mais voilà que des nominations tombent, sans concertation!
Il faut tenir ici compte du fait que nous n’avons pas encore formé le Bureau Politique, ni ne disposons d’un Secrétaire général, ni des Secrétaires nationaux. Nous ne pouvons pas travailler avec les structures humaines de l’Alliance de la Majorité Présidentielle. C’est dans cette transition que les nominations sont sorties.

C’est dans cette transition qu’on occupe le plus de positions en vue de se consolider! Cela ne fragilise-t-il pas les partenaires au point de les dérouter?
Ce qui s’est fait ne l’a pas été sur base de saute d’humeur. C’est une décision préparée, réfléchie. Peut-être que la matérialisation à travers l’acte de nomination est venue au moment où nous nous trouvons dans la transition.

L’éviction de Vital Kamerhe, après le temps qui passe, n’était-elle pas une mauvaise décision? Cette décision fut-elle réfléchie?
Personnellement, j’avais pu avoir l’occasion de lui envoyer un message à celui que je considère comme mon petit frère à travers le Sénateur Mwami Msiri Munongo, le Chef de chefferie des Bayeke en lui faisant entendre qu’on ne sort pas toujours victorieux dans un bras de fer avec le Chef. Il y avait effectivement un bras de fer au moment où il lui avait été demandé de se retirer. On sait tout ce qui a entouré ce processus. Avec ma propre culture - culture de notre société, respect des aînés considérés toujours comme des Chefs, donc culture de respect des Chefs, culture acquise dans l’armée, moi qui vous parle je suis sergent de réserve des Forces armées de notre pays, je pense qu’il faut d’abord exécuter les instructions du Chef et ensuite réclamer - je me suis dit que Vital s’engageait dans une partie perdue d’avance.

La politique n’est pas l’armée même si des guerres y sont menées!
Chacun voit les choses comme il l’entend. Même dans un contexte autre que celui de l’armée, il faut de la discipline dans toute organisation.

Kamerhe a certainement tiré fort sur la corde. La question est de savoir si la décision de son éviction ne fut pas, après coup, une mauvaise décision...
N’isolons pas ce qui est arrivé de ce qui a précédé. Ce qui a précédé je n’en connais pas trop mais j’en ai quand même certaines bribes. Ce qui est arrivé n’a été que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

La décision douloureuse de son éviction n’est-elle pas regrettable?
La décision ne peut pas être regrettée, son départ peut être regretté parce qu’on pouvait gérer cela autrement. Parce qu’à ma connaissance, on n’a pas renvoyé Vital Kamerhe de la famille politique, on lui a demandé de se retirer parce qu’il était en désaccord avec le Chef de sa famille politique et à la position où il se trouvait en ce moment-là - c’était le bras droit du Chef de la famille politique structurellement et humainement, et le désaccord ayant atteint ce niveau-là - on lui a demandé de reculer. Et, pour moi, je me rappelle, reculer c’est pour mieux sauter. Cela ne pouvait pas nécessairement entraîner son départ de la famille politique. Il n’était pas le seul à avoir eu des problèmes qui aient entraîné la demande de démission. Vous voyez de qui je parle...

Son départ ne donne-t-il pas lieu à une vraie absence au sein de la Majorité?
Lorsqu’on a partagé un parcours comme ce fut le cas, c’est toujours avec regret qu’on se sépare.

Mettons à part les sentiments humains. Aujourd’hui, y a-t-il absence? A l’époque, vous disiez que personne n’était irremplaçable! Aujourd’hui, dans la Majorité Présidentielle, Vital Kamerhe n’apparaît-il pas irremplaçable? Le Chef de l’État n’est-il pas politiquement, électoralement trop seul?
Je confirme ce que j’avais dit à l’époque: personne n’est irremplaçable. Vital Kamerhe était certainement un pion très important au sein de la famille politique. Et, il ne travaillait pas seul. Aujourd’hui qu’il est parti, il a été remplacé.

Remplacé!
Je ne sais pas! Certes, on va apprécier aux résultats - et les résultats c’est dans les urnes. On verra si son départ a été payé cash ou à vil prix.

Comment voyez-vous les élections? Si les élections avaient lieu aujourd’hui, la Majorité sortirait-elle gagnante?
J’ai de bonnes raisons pour dire que le Président Joseph Kabila Kabange sera réélu. Mais le nombre de Députés pour que nous fassions encore la majorité posera problème. Dans ce pays, il y a une histoire parlementaire: tous les Députés ne rentrent pas. On n’a pas encore la culture de fief électoral immuable à chaque Député. C’est à peine un maximum de 30% de Députés qui reviennent. Les archives parlementaires sont claires. Aujourd’hui, la question qui se pose à la majorité se pose sous forme de dilemme: faut-il recruter de nouveaux venus ou reconduire ceux qui sont en place et, dans ce cas, avec le risque de ne voir revenir qu’un maximum de 30%?

Vous évoquez l’entérinement des candidats Députés siégeant actuellement à la Chambre basse...
Il faut se regarder dans les yeux: il ne faut pas avoir peur de voir les réalités en face. Parmi les Députés que nous avons, il n’y a pas 50% qui vont revenir à la rentrée. Consultons les archives politiques de notre pays. Devant une telle réalité, faut-il les reconduire ou recruter des nouveaux venus? A chaque parti politique de faire son évaluation.

Ce débat a-t-il déjà lieu au sein de la Majorité?
Pas au sein de la Majorité dont ce n’est pas la mission mais au sein des partis politiques. Les nouveaux partis politiques sont heureux de ne disposer d’aucun Député aujourd’hui et vont présenter des figures sur lesquelles ils vont parier. Mais les partis qui composent la majorité ont un problème. Que faire?

Vous dites adieu à 50% des Députés...
C’est le peuple qui le dira. En tant que coordonnateur de la Majorité, je pense qu’il faut faire un alliage entre les nouvelles recrues et les Députés qui ont encore le mandat en force.

L’appel solennel du gourou Député Ne Mwanda Nsemi en direction du peuple Ne Kongo à voter pour Vital Kamerhe, vous effraie-t-il?
Je dis qu’il a le droit de le faire: il est peut-être le directeur de campagne de Vital pour le Bas Congo mais cela ne signifie pas que tout est joué d’avance. Nous avons aussi au Bas Congo des gens qui peuvent parler au Bas Congo. N’oubliez pas que Maman Olive est une Ne Kongo du Bas Congo et elle peut se faire entendre.

Tshisekedi, vous le donniez en bien mauvaise santé! Le voilà qui veut entreprendre une tournée dans l’arrière-pays après une tournée réussie qu'il entreprend en Occident!
Je dis autres temps autres mœurs. L’aura de Tshisekedi se mesurait par rapport à son ami Mobutu. Avec Joseph Kabila aujourd’hui c’est autre chose. Qui, parmi les jeunes gens d’aujourd’hui, connaît Etienne? Parmi eux, il y en a qui n’étaient pas encore nés du temps de la guerre Mobutu-Etienne. Qu’est-ce que vous allez leur demander? Eux, ils connaissent Joseph. Et là, il n’y a pas de dessin...

Vous appelez à un vote Jeunes?
A notre âge, je pense que de plus en plus, il faut qu’on comprenne qu’on ne peut pas impunément se cogner aux jeunes.

Il faut pour cela un mobilisateur, un charmeur des foules!
Bientôt vous le connaîtrez.

Quelqu’un à même de remplacer Vital Kamerhe!
Vital Kamerhe est déjà parti, il a été déjà remplacé par Evariste Boshab. C’est une page tournée. Mais pour la campagne qui vient, pour la Majorité, vous connaîtrez bientôt l’homme.

On entend parfois dire que Vital Kamerhe n’a jamais dirigé la campagne de Joseph Kabila en 2006...
C’est tout à fait vrai. Ce n’est pas Vital Kamerhe qui a dirigé la campagne du Président. Vital a battu campagne pour le PPRD. J’insiste car à l’époque des faits, j’étais dans la coordination de l’Alliance de la Majorité Présidentielle. Et nous avions comme coordonnateur feu Philippe Futa. Et le Président de la République, ayant constaté qu’il fallait un homme pour conduire la campagne au niveau national - la coordination n’étant qu’une structure de réflexion sur les stratégies, il fallait quelqu’un pour aller vers les électeurs - a proposé à la coordination le nom de feu Sakombi Inongo. Mais au niveau de la coordination, il y avait beaucoup de réserves face à cette désignation. Puis, il y a une proposition de la coordination de l’AMP qui n’a pas été entérinée par le Chef. Et, en définitive, on a décentralisé la direction de campagne. Ainsi, chaque province voire chaque district avait son directeur. Pour l’Équateur ce fut feu Kanga Boongo. Pour le Katanga, feu Me Kisimba Ngoy. Pour Kinshasa, Marie-Ange Lukiana. Pour le Bandundu, Théophile Bemba. Pour la province Orientale Émile Bongeli. Pour le Kasaï Oriental, Raymond Tshibanda. Et j’en passe. Vital a battu campagne plutôt pour le PPRD au titre de Secrétaire général de ce parti créé par Joseph Kabila Kabange et pour les candidats du PPRD.

La personne qui n’aurait pas obtenu l’assentiment ne serait-elle pas Kombo Ntonga Booke?
Vous êtes bien informé.

On parle dans certains cercles du retour de Vital Kamerhe dans la famille politique du Chef de l’État...
Il est le bienvenu. Il a tout intérêt à ne pas brûler ce qu’il a adoré hier. Il a écrit un livre laudatif pour Joseph Kabila. Je crois qu’il doit être cohérent avec ce qu’il a écrit sinon les Congolais risquent de ne pas croire en lui. Vital est un homme très intelligent, très dynamique, très habile.

Vous y croyez vraiment à ce retour?
C’est mon souhait.

Souhait ou conviction?
C’est mon souhait.

Son chef coutumier Mwami Ndatabaye a déclaré ne pas croire à ce départ...
Dans la culture des Bashi, on doit vénération aux Bami. Je pense que Vital en sait quelque chose. Il a tout intérêt à observer la recommandation du Mwami.

Vital Kamerhe qui a créé son parti politique, a annoncé qu'il se présenterait à la Présidentielle, a toujours dit qu’il n’est pas opposé à Kabila, il est contre son entourage. Cela vous paraît-il crédible?
Je sais à qui il fait allusion. Mais dans toutes les cours du monde, il y a des frictions entre les étoiles. Notre pays ne fait pas exception à cela.

T. MATOTU
lesoftonline.net 24/06/2011
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