Candidature commune de l'opposition, après kengo Vital Kamerhe : son appel à Etienne Tshisekedi

Publié le par jpkasusula

 «Ce candidat commun de l'opposition ne doit pas être imposé par une personne, un parti ou association de partis, mais doit être le résultat des négociations bien menées entre les forces politiques du changement», a déclaré le leader de l'UNC à l'issue du Congrès de son parti.

Vital Kamerhe, président national de l'Union pour la nation congolaise (UNC), a été désigné et investi candidat de son parti, à l'élection présidentielle de 2011. L'annonce a été faite le dimanche 31 juillet dernier à la clôture du premier congrès ordinaire de l'UNC, au complexe GB à Kinshasa/Ngaliema. Le président de l'UNC reste, cependant, d'accord pour la candidature commune de l'opposition. L'ancien speaker de la Chambre lance un appel aux forces du changement en vue de déboucher sur une candidature commune à la Présidentielle 2011. Un appel, à peine voilé à Etienne Tshisekedi, le leader de l'UDPS.

Tout en admettant sans ambages qu'il a des ambitions pour un grand Congo, l'ancien speaker de l'Assemblée nationale pense que sa candidature n'exclut pas l'hypothèse d'une candidature commune de l'opposition à la présidentielle de 2011. " Sans condition, déclare-t-il dans son discours programme, je marque mon accord de principe sur la nécessité de la candidature commune. Cela est non seulement possible, mais il en va de la crédibilité de l'opposition pour représenter une alternative efficace, crédible au pouvoir actuel. Pour avoir rencontré et discuté franchement avec tous les dirigeants de l'opposition, je peux vous assurer que les interlocuteurs sont tous d'avis qu'il faut se rassembler pour infliger une défaite au régime en place. Néanmoins, le rassemblement de l'opposition ne doit pas être imposé par une personne, un parti, ni par une association des partis, fut-elle déterminante. Ce rassemblement doit être le résultat d'un compromis politique découlant des négociations bien menées entre toutes les forces politiques et sociales du changement. Le défi qu'il faut cependant relever et qui constitue, par ailleurs, un obstacle insurmontable, est la définition du cadre démocratique dans lequel ces négociations devront se dérouler… "

Vital Kamerhe estime qu'il faut également identifier de façon précise l'objet des négociations à conduire. Pour lui, ces négociations ne doivent pas porter sur le choix de la personne qui sera le candidat commun de l'opposition à la présidence, mais elles doivent porter prioritairement sur les stratégies à mettre en place pour offrir au pays des élections libres et transparentes et sur le programme commun du gouvernement. " Il s'agit de nous mettre d'accord sur ce que nous devons faire pour exiger du pouvoir en place et de l'autorité organisatrice des élections, la Ceni, des préalables nécessaires à la tenue des élections démocratiques", a-t-il indiqué. Comme pour mieux se faire comprendre, Vital Kamerhe poursuit en ces termes "Je ne sais pas qui de l'opposition peut éviter de souscrire aux efforts visant à demander à la Ceni des justifications sur l'enrôlement des mineurs, des étrangers, des policiers et des militaires et sur les disparités criantes de nombre d'enrôles entre les provinces". En effet, s'interroge Kamerhe, "comment la Ceni peut-elle expliquer au monde entier ce qui fait que sur une population de 70 millions d'habitants, il y en ait 32 millions d'enrôlés? Comment expliquer à notre peuple et au monde entier que la catégorie des enfants nés en 1993 est devenue majoritaire dans la population congolaise. Comment justifier que la tranche de la population âgée de 18 ans et plus, constitue plus de 50% de la population nationale, depuis quand, dans quel pays, en tout cas pas en RDC… Lorsque nous passons à l'autre étape, à savoir qui de M. Vital Kamerhe, JP Bemba, Etienne Tshisekedi et d'autres sera le candidat commun l'opposition, le pouvoir doit de se frotter les mains. Voilà pourquoi l'UNC réitère sa position de convoquer un grand forum de l'opposition, pour nous mettre tout de suite en ordre de bataille… " Car, explique-t-il, à chaque fois que les forces vives et l'opposition se sont retrouvées unies face au pouvoir en place, elles ont remporté. Dans le cas contraire, elles ont perdu, allusion faite à la révision constitutionnelle.

 
L'UNC appelle à l'unité de l'opposition

Vital Kamerhe souligne que son parti reste flexible et à l'écoute du peuple congolais. Il invite donc l'opposition et les forces vives à se présenter unies aux prochaines échéances électorales. Pour ce faire, renchérit-il, l'opposition doit amorcer des négociations constructives, jusqu'à la désignation du candidat commun de l'opposition. "Nous ne pouvons pas nous attaquer les uns, les autres. Cela ferait le jeu du pouvoir et personne de l'opposition n'y gagnerait", soutient-il. Le rassemblement de l'opposition, précise l'ancien président de la Chambre, sera sans exclusive ouvert à toutes les forces du changement "car, les exclusions ont toujours engendré des frustrations (…)".

Devant les militants et sympathisants de son parti, qui ont envahi le complexe GB, Il a en plus invité les Congolais de la diaspora à apporter leur contribution positive au combat pour le changement, quelque soit le problème connu à travers les responsabilités avérées ou supposées des uns et des autres. Car, " ne dit-on pas que les linges sales se lavent en famille ? Nous devons préserver l'image de marque de notre pays, martèle le leader de l'UNC. Je vous dis que même si nous savons tous que du choc des idées jaillit la lumière, je vous dis que du choc d'individus jaillit du sang. Le Congo n'a plus besoin de verser gratuitement le sang de ses enfants. A cet égard, pour bâtir notre pays, nous devons privilégier des échanges sains, francs et emplis du respect mutuel. Je vous exhorte donc, en lien avec les compatriotes de tous les horizons, à faire partie des architectes du nouveau Congo, en nous demandant chaque fois à qui profitent les actes que nous posons. Dans mon discours d'ouverture des présentes assises, j'ai dit que votre séjour à l'étranger est scientifique et professionnel. Vous avez acquis l'expérience et l'expertise des pays développés où vous vivez. Vous avez quitté votre pays, certains à cause des violations massives des droits de l'homme, et d'autres à la recherche du mieux être à la suite de la déliquescence de l'Etat congolais. Je vous invite à venir participer à la renaissance de notre pays. Tel est le sens de notre engagement, tel est aussi le secret de notre avenir radieux", a rappelé Vital Kamerhe, dans son discours de clôture du congrès.

 
" Si je suis élu, je ferai abroger par le parlement la révision constitutionnelle du 20 janvier 2011 "

Parmi les défis à relever dès son élection à la présidence de la République, le président national de l'UNC déclare s'engager à faire abroger par le Parlement la révision constitutionnelle du 20 janvier 2011 afin de préserver le consensus national laborieusement obtenu à Sun City et consigné dans la Constitution de 2006. Mais aussi de conduire la RDC à mener une politique de bon voisinage avec les pays frontaliers. Car, " le rêve est de voir très rapidement la RDC jouer en Afrique centrale et dans les Grands Lacs, le rôle que joue l'Afrique du Sud en Afrique Australe, le Nigeria en Afrique de l'Ouest et l'Egypte dans le Maghreb. Avec le reste du monde, la RDC va développer la coopération sur le principe gagnant gagnant. Avec l'assainissement du climat des affaires, les investisseurs viendront fructifier leurs capitaux chez nous ".

Il pense que la construction d'un grand Congo au cœur de l'Afrique doit passer par cinq axes prioritaires : "la refondation de l'Etat de droit, la restauration de la paix et de la sécurité sur l'ensemble du territoire national, l'instauration de la bonne gouvernance, l'amélioration des conditions de vie de la population, avec un accent particulier sur la jeunesse et la femme, la poursuite d'un développement durable du pays, fondé sur la coopération régionale et internationale, constructive entre les partenaires en présence ".

Pour les congressistes de l'UNC, l'élection de Vital Kamerhe viendra pallier la situation de pauvreté criante et de misère dont est victime le peuple congolais, suite à la mauvaise gouvernance, traduite notamment par le manque total de transparence dans la gestion de la chose publique et de la volonté affichée à servir la nation ; la récurrente détérioration des conditions de vie du peuple congolais, en dépit de richesses incommensurables (forestière et minière), flore et faune, dont regorge notre pays et qui ne servent malheureusement qu'à orner le territoire national, sans retombées sur le vécu quotidien, et à susciter la convoitise à travers le monde, ont-ils fait savoir.

                                                                                                 Rocco NKANGA

Publié dans Politique

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