Après l'enrôlement des mineurs : Nouveau scandale à la CENI ! Des secteurs et des villages effacés du fichier électoral

Publié le par jpkasusula

Après l'avenu de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) portant confirmation de l'enrôlement des mineurs dans les provinces du Katanga et du Maniema, en violation des prescrits de la Loi électorale, un nouveau scandale est sur la table de cette institution d'appui à la démocratie. Il s'agit de la disparition jusque-là inexpliquée, du fichier électoral , de plusieurs secteurs et des centaines d villages.

L'affaire, qui circulait de bouche à oreille depuis plusieurs semaines déjà, a finalement été portée à la connaissance des médias, le week-end dernier, par des élus qui se recrutent à la fois dans Les provinces du Bandundu, du Kasaï Occidental, du Kasaï Oriental, du Sud-Kivu et de la Province Orientale.

Certains d'entre eux ont dû effectuer le déplacement de Kinshasa avec la ferme intention de saisir, directement et en urgence, la haute hiérarchie dé la CENI, dans l'espoir que des correctifs pourraient être apportés dans les meilleurs délais. Pour ce faire, des prolongations des opérations de révision du fichier électoral sont réclamées par des millions de compatriotes de l'arrière-pays, car inquiets d'être exclus du processus électoral. 

Selon le constat fait sur le terrain, le territoire de Bolobo, dans la province de Bandundu, ne compte que 5 centres d'inscription, ce qui est fort insignifiant au regard de sa démographie et de son espace géographique. En clair, des habitants de plusieurs secteurs ne savent à quel saint se vouer pour obtenir leurs cartes d'électeurs.

Au Kasaï Occidental, on apprend que le célèbre et vaste secteur de Malu-Malu, dans le territoire d'Ilebo, est introuvable dans l'actuel fichier électoral. Du coup, des dizaines de milliers de concitoyens, candidats à l'enrôlement sont soumis à un choix déchirant par les agents de la CENI : c'est celui de se faire enrôler sur les listes des ressortissants d'autres secteurs.

Certains d'entre eux refusent une telle alternative et ne supportent pas que leur secteur, qui existe depuis l'époque coloniale et qui était repris dans le fichier électoral de 2005-2006, ait subitement disparu de la carte géographique nationale.

La situation la plus alarmante est vécue au Kasaï Oriental, dans le District de Kabinda, où deux secteurs sont durement frappés dans le territoire de Lubao, cette contrée qui est entrée dans les annales de l'histoire nationale à travers la résistance historique de ses habitants à l'invasion des rebelles du RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie) entre 1998 et 2003. Il s'agit des secteurs de Tshiofa et Bekalebwe. Selon les statistiques livrées aux médias, Tshiofa comprend environ 97 villages tandis que Bekalebwe aligne 107 villages, ce qui donne un total de 204 villages complètement ignorés par la CENI.

Au Sud-Kivu, c'est tout le territoire de Fizi qui est invisible dans le fichier électoral. Interpellé à ce sujet, il y a plus d'une semaine, à l'occasion d'un face-à-face avec les professionnels des Médias, le vice-président de la CENI, Jacques Ndjoli, a laissé entendre que le dossier était sous examen et qu'une solution, pour ce territoire, allait intervenir incessamment. En Province Orientale, plusieurs secteurs sont pointés absents du fichier électoral dans le Uélé.

Pas d'élections dans certains secteurs ?

Selon la Loi Electorale, les secteurs sont dirigés par des « mandataires » élus au suffrage Universel. Dès 'lors que certaines de ces entités administratives décentralisées n'existent pas dans le fichier électoral, l'on aimerait savoir quel mécanisme, la CENI compte mettre en place pour l'élection de leurs gestionnaires. Et comment va être composé leur corps électoral, dans la mesure où, jusque-là, le nombre d'électeurs affiche «zéro »?

Va-t-on simplement maintenir en place les Chefs des secteurs actuellement en fonction, en violation de là Loi électorale ? Chacun peut constater, à ce stade, la gravité de la situation que vient de créer la CENI en mettant, volontairement ou non, une croix sur des secteurs entiers et leurs villages.

Coup dur pour des territoires amputés de secteurs …

Les annexes à la Loi électorale vont déterminer, le moment venu, le nombre de sièges de députés nationaux et provinciaux à pourvoir par circonscription électorale. La conséquence immédiate de l'amputation de plusieurs secteurs dans un territoire, va être la réduction automatique de son quota en matière d'élus à la députation nationale et provinciale. On risque même de voir des territoires entiers non représentés au Parlement ou dans les Assemblées provinciales, au motif qu'ils n'auront pas atteint le seuil minimum d'électeurs requis pour obtenir un siège de député national ou provincial.

C'est l'occasion d'en appeler vivement à la remise en ordre dans le travail de révision du fichier électoral, notamment par la reconnaissance, aux habitants de chaque territoire et secteur de la République, de leur droit à être enrôlés sous le label de leur circonscription électorale. Le refus ou l'incapacité de corriger rapidement les monstruosités techniques constatées dans le fichier électoral, n'aurait d'autre effet que de confirmer la non transparence du processus électoral en cours. Et, ç'est fort dangereux de vouloir construire la démocratie avec des millions d'exclus, pendant que des millions de « clandestins » (enfants mineurs, doublons, faux Congolais, hommes en uniforme) sont déjà détenteurs des cartes d'électeurs et prêts à fausser les résultats des urnes.

                                                                                                                 Kimp

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